Histoire généalogie
13/03/2025Article détaillé : Document généalogique en France.
Les renseignements recueillis dans la famille et l'entourage constituent le point de départ d'une recherche généalogique. On peut s'appuyer sur les éléments familiaux disponibles tels que livret de famille, livret militaire, les actes d'état civil (naissance, mariage, décès), faire-part, voire parfois, les vieilles photographies si les personnages y sont identifiés. On peut également interroger les personnes âgées de la famille et noter ou enregistrer les récits. Si la recherche généalogique est personnelle, il est bien de commencer par demander à sa commune de naissance une copie intégrale de son propre acte de naissance, puis d'obtenir les actes relatifs à ses parents, puis ses grands-parents. Le tout est d'avoir suffisamment d'informations pour passer le cap des 75 ans au-delà duquel les archives publiques sont librement communicables.
Le plus important étant de partir d'informations fiables afin de ne pas commencer une recherche généalogique sur de mauvaises bases et se rendre compte plus tard qu'on a effectué une recherche erronée sur un homonyme. Typiquement il est préférable de se baser sur un acte de mariage que sur l'acte de naissance d'un individu qui pourrait s'avérer être un homonyme de la personne ciblée. En effet l'acte de mariage indiquera bien souvent la date de naissance des époux et donc permettra de retrouver le bon acte de naissance sans ambigüité. De plus l'acte de mariage est lu en présence des époux et donc de source plus sûre qu'un acte de naissance ou de décès déclaré par une autre personne. Il peut arriver lors d'une recherche généalogique ascendante de trouver l'acte de décès d'un individu ne mentionnant pas le bon âge ou la bonne commune de naissance ou encore le nom correct de ses parents tout simplement car le déclarant a fourni, généralement en toute bonne foi, des informations erronées à l'officier d'état civil. Avoir en mémoire également que l'orthographe d'un nom de famille a pu évoluer dans le temps, donc ce n'est pas parce qu'elle est différente sur un acte que celui-ci n'est pas lié à sa famille.
Pour effectuer une généalogie ascendante, le généalogiste s'appuiera sur les registres d'état civil disponibles auprès des archives communales ou départementales. Ces registres comprennent les actes (naissances, mariages et décès) ainsi que les tables décennales (TD) qui, depuis 1793, récapitulent pour une période de dix ans (par exemple 1793-1802, 1803-1812, etc., néanmoins vraiment appliqué qu'à partir de 1803) et par commune tous les actes de l'état civil en les classant dans l'ordre alphabétique du nom des individus. Pour les noms comportant un article, par exemple Le Pen, cela peut être classé à la lettre P ou à la lettre L. Les noms à particule sont souvent à rechercher à la lettre D. Ces tables permettent de remonter facilement une généalogie ascendante et trouver les actes des individus collatéraux nés sur la même commune (frères, sœurs, cousins de sa lignée). Une fois qu'on a trouvé dans la table la date de l'acte recherché, il suffit d'aller le consulter dans le registre d'état civil qui recense les actes de manière chronologique. Il est important de conserver chaque acte trouvé (photocopie, photographie, capture d'écran si on utilise les archives par Internet) afin de pouvoir s'y référer ultérieurement.
Au niveau d'une table décennale, les actes sont souvent regroupés en 3 sections correspondant aux naissances, mariages et décès. Des abréviations peuvent être utilisées par l'officier d'état civil :
Abréviation |
Signification |
Jer |
Janvier |
Fer |
Février |
7bre |
Septembre |
8bre |
Octobre |
9bre |
Novembre |
Xbre |
Décembre |
De plus les informations (nom, prénom ou date) peuvent ne pas être répétées sur toutes les lignes mais simplement marquées d'un trait pour indiquer qu'elles sont similaires à la ligne précédente. Enfin il peut arriver comme tout travail de recopie manuel qu'une table décennale contienne des erreurs.
En remontant dans le temps, le généalogiste arrive à la Révolution française et sa particularité de mentionner les dates selon le calendrier républicain mis en place en 1793 soit à partir de l'an II de la République. Il peut être utile d'effectuer des conversions de date entre les deux calendriers.
Avant la Révolution française, on trouve les registres paroissiaux qui contiennent les actes de baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse car la notion de département n'a été mise en place qu'à partir du 4 mars 1790 à la suite du décret du 22 décembre 1789 pris par l'Assemblée constituante de 1789. Ces registres sont conservés aux archives départementales.
Il peut arriver qu'une commune n'ait pas toujours existé de manière indépendante, mais sous la forme de trève d'une commune plus importante. Dans ce cas les actes peuvent apparaître dans le registre spécifique de la trève ou dans celui de la commune de rattachement. Les changements de noms de commune ou de département sont aussi à considérer.
Par tradition les mariages étaient célébrés dans la commune de naissance de l'épouse, il faut donc commencer par celle-ci même si l'épouse est domiciliée d'une autre commune au moment du mariage ou que l'époux est originaire d'une commune différente. À noter qu'à la suite de la loi du 13 fructidor an VI (30 août 1798) (Culte décadaire), les mariages entre le 1er Vendémiaire an VII (22 septembre 1798) au 7 Thermidor an VIII (26 juillet 1800) étaient célébrés les jours de décadi au chef-lieu de canton et non pas dans la commune12,13. Le but était de faire appliquer le calendrier républicain, de casser le rythme des semaines de 7 jours en évitant les messes dominicales pratiquées par définition tous les 7 jours et également d'éviter les fraudes au mariage. En effet la loi Jourdan-Delbrel de 1798 instituant la conscription la réservait aux hommes célibataires de 20 à 25 ans, ce qui a pu entraîner naturellement des mariages de complaisance pour y échapper plus difficiles à obtenir au niveau du chef-lieu de canton qu'auprès du maire de sa commune. Il convient donc d'être particulièrement prudent sur les actes de cette période. De plus même si cette disposition est théoriquement abrogée avec la loi 7 Thermidor an VIII, il peut être intéressant de chercher un mariage au chef-lieu de canton un peu au-delà de cette date, le temps que l'information de la modification de loi redescende localement.
Les actes notariés établis par un notaire constituent une source supplémentaire d'informations sur la vie de ses ancêtres. Ils sont généralement abondants à partir du xviie siècle, l'établissement d'acte enregistré par notaire étant très ancien et antérieur aux registres paroissiaux, l'ordonnance de Moulins de 1566 promulguée par Charles IX les rendant obligatoires. Parmi les actes notariés, on peut citer les contrats de mariage (à ne pas confondre avec l'acte de mariage), les actes de vente, les inventaires après décès qui établissent l'inventaire des possessions du défunt.
Les listes nominatives du dénombrement de la population (recensement) sont un autre type de document intéressant pour le généalogiste. Déjà établies sous l'Ancien Régime avec plus ou moins de fiabilité, les recensements se développent à la suite de la Révolution. Ainsi le décret du 22 décembre 1789 ordonne un tableau des « citoyens actifs » par commune. À partir de 1801, les recensements sont effectués tous les 5 ans, sauf exception, jusqu'en 1946 puis ils ont été espacés dans le temps en raison de leur coût.
On peut également faire ses recherches dans les cimetières des communes concernées qui permettent parfois de retrouver l'ultime étape de certains individus.
Les documents sont généralement disponibles aux archives communales ou départementales. Les communes de moins de 2 000 habitants peuvent conserver leurs archives d'état civil, les autres sont tenues de les remettre aux archives départementales. En France, d'autres types de documents peuvent également être disponibles suivant l'état de conservation des archives et permettent d'en savoir plus sur la vie des individus (par exemple, les archives militaires, les archives d'adoption, les archives judiciaires, les archives hospitalières, les cartes géographiques, les photographies, cartes postales, etc.).
Archives publiques en France
On distingue plusieurs niveaux d'archives, du niveau local vers le niveau national :
- les archives communales ou municipales
- les archives départementales
- les archives régionales
- les archives nationales comprenant les archives nationales d'outre-mer
Les archives peuvent être disponibles sous plusieurs formes :
- originaux sur papier
- microfilms
- images numérisées